Des étoiles pour les guider

Le Stade Brestois découvre la Ligue des Champions ce jeudi (21h) au Roudourou face à Sturm Graz. Une rencontre historique, inimaginable même quand on rembobine l’histoire du club. Eric Roy et sa bande seront pourtant bien là pour démarrer cette campagne européenne.

Que va-t-il se passer dans les têtes des Brestois quand ils vont voir le blason rouge et blanc s’agiter au vent armoricain avec la musique de la Ligue des Champions ? Les joueurs, on l’espère ne seront pris que momentanément par l’émotion mais pour ceux qui ne sont pas sur le terrain, les souvenirs vont se bousculer. Au-delà d’être un invité surprise, le club brestois revient de tellement loin. Personne ne pouvait imaginer ou espérer une telle chose.

Mort le 6 décembre 1991 sur l’autel d’une DNCG qui prenait bien moins de pincettes qu’aujourd’hui, le Brest Armorique n’a rien laissé à son successeur le Stade Brestois 29 si ce n’est un Stade Francis Le Blé délabré et un tout petit centre d’entraînement inadapté au monde pro. Un professionnalisme qui n’est resté qu’une douloureuse chimère pendant de longues années pour ce jeune SB29 qui a ensuite écumé la division 3, le National 1, jusqu’à l’anonymat du CFA. Il a fallu attendre le 20 mai 2000 et une superbe volée de Franck Lérand face au PSG (B) à Franconville, synonyme de montée en National pour offrir la première grande joie au foot brestois depuis dix ans.

Quatre ans après, le 13 août 2004 c’est le retour dans le monde professionnel, en L2, et clin d’œil du destin, le premier déplacement professionnel du Stade Brestois 29 en Ligue 2 magnifié par le doublé de Vincent Boulanger est au Roudourou là, où le Brest Armorique avait effectué son dernier déplacement le 30 novembre 1991 dans le tumulte des engins pyrotechniques.

En 2004, les supporters Ti Zef avaient déployé une banderole “Notre histoire reprend là où elle s’est arrêtée”. Vingt ans après cette soirée estivale de 2004, Brest, qui s’est à nouveau installé en Ligue 1, va écrire une nouvelle page de son histoire et le sort, décidément taquin, fait que la première participation européenne du Stade Brestois se fera au Roudourou à Guingamp à cause de la vétusté de son antre brestoise.

Ce Stade Brestois qui a connu le fond va désormais s’aligner dans la plus prestigieuse des compétitions européennes. C’est tellement difficile à croire, et si comme le dit le capitaine Brendan Chardonnet, on ne réalisera vraiment que lorsque les notes composées par Tony Britten vont résonner dans les enceintes du stade, au moment où le ballon fait d’étoiles s’agitera dans le rond central, nous serons plusieurs, qui avons vu ce club essuyer les pires tempêtes, à nous tourner aussi vers d’autres étoiles, compagnons de tribune, ami, père, mère, qui ne sont plus là pour vivre ce moment suspendu. Et là, nous réaliserons.

Derrière, le défi d’Eric Roy sera de maîtriser l’aspect psychologique, si les joueurs n’auront pas cette émotion des vieux habitués de Le Blé, il en reste néanmoins la légitime portée par l’ampleur de l’événement. Il ne faut pas jouer le match avant selon l’expression consacrée surtout que malgré son statut de Petit Poucet au coefficient UEFA, Brest serait bien inspiré de réussir son entame face à Sturm Graz, qui, malgré son expérience largement supérieure et ses belles qualités qui lui ont permis de signer le doublé coupe championnat, est l’un des adversaires les plus jouables pour Brest.

Il faudra surveiller un jumeau, car Sturm Graz est adepte, comme le collectif d’Eric Roy d’un gros pressing sur son adversaire. Il faudra voir lequel pour imposer le sien avec un facteur à prendre compte, c’est le manque de compétition pour des Autrichiens qui n’ont plus joué depuis le 31 août à cause de la tempête Boris qui a frappé l’Europe Centrale. Et, n’oublions pas, que, les tempêtes, ça connaît les Brestois, les Pirates en ont dompté et ils espèrent bien que les vents porteurs vont les emmener encore plus loin, toujours guidés par leurs bonnes étoiles.

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